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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/571

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est peu étendu, et n’adhère, comme dans la femme, qu’à une petite portion de la matrice ; chaque fœtus a son placenta, son chorion, et son amnios ; tandis que, dans la vache, la brebis et la jument, lorsqu’il y a plusieurs fœtus, on ne trouve jamais qu’un placenta et qu’un chorion qui renferment autant d’amnios qu’il y a de fœtus ; ce qui rend les monstruosités doubles plus communes, (elles le sont sur-tout dans la vache) parce que les amnios se déchirant dans les premiers jours de la gestation, les fœtus encore mucilagineux s’unissent et se confondent. La réunion n’est pas aussi complète, si les fœtus sont plus développés. On voit ainsi deux fœtus réunis par le dos, par la tête ; d’autres ne présentent du second sujet qu’une branche de mâchoire, qu’une partie de jambe ou un pied, etc.

On pourra reconnoître par cette description si le délivre est sorti tout entier, ou bien l’œil et le tact distingueront ce qu’il en reste. Pour ce qui est d’extraire le délivre ou arrière-faix, quant aux accidens et aux soins après le part, Voyez Accouchement, Avortement. (Ch. et Fr.)


DÉSINFECTION. Voy. Fumigation.


DESSÈCHEMENS (grands) Le dessèchement des terres est une opération qui exige l’industrie de l’homme, et par laquelle il se rend maître des eaux qui couvrent son domaine, les dirige, les retient ou les fait écouler à volonté ; et, en cela, le dessèchement diffère essentiellement de l’assèchement, qui consiste à délivrer, une fois pour toutes, le sol des eaux intérieures qui le couvrent. Ainsi, les dunes de la Hollande, de la Flandre, en s’élevant, traînent derrière elles de grandes flaques d’eau : en leur ouvrant un passage, on en délivre le sol pour toujours, elles vont se perdre à la mer, et l’assèchement est complet : par le dessèchement, on ne cherche qu’à délivrer le terrain des eaux extérieures qu’il faut contenir, mais qu’il importe infiniment de ménager pour ses irrigations. (Voyez Irrigation.)

La première, la plus importante question, qui se présente, dans un projet de dessèchement, est celle-ci :

Le dessèchement est-il utile ?

Doit-il être total, ou ne comprendre qu’une partie du terrain ?

Enfin, est-il de l’intérêt du propriétaire de faire un demi-dessèchement, ou de dessécher complètement ?

Il ne s’agit ici que des dessèchemens d’une grande étendue, et non de ceux de quelques ares de terre. Ceux-ci n’ont pas été oubliés par l’auteur du Cours d’Agriculture ; il en trace le mécanisme et les premiers travaux d’une manière assez claire. Il ne faut d’ailleurs qu’appliquer les mêmes principes : qui peut le plus, peut le moins.

Première Question. Le dessèchement qu’on veut faire est-il utile ou dangereux ?

Il ne faut pas plus tout dessécher, qu’il ne faut tout défricher. Il faut bien voir et observer la nature, et consulter ses intérêts et les nôtres.

Parmi nos erreurs en économie politique, il ne faut jamais oublier la fameuse loi du 14 frimaire an 2, qui ordonna le dessèchement des lacs et étangs, pour les rendre à la culture ; (elle fut heureusement rapportée le 13 messidor an 3.) Les sources, les ruisseaux, disparurent, les puits et fontaines tarirent dans un vaste horizon, et, pour rendre le sol français plus fertile, on lui eût donné l’aridité des sables du désert. Leçon utile qu’il ne faut pas oublier.

Il faut encore considérer si le terrain qu’on veut dessécher n’est pas un réservoir d’eau qui deviendra, un jour, utile au point de partage nécessaire pour la