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infectés ; ils proposent aussi de combiner ces acides à des aromates, tels que le camphre pour corriger la putridité. Cependant ils regardent avec raison l’usage des aromates comme pernicieux, soit qu’on les brûle, soit qu’on les vaporise seulement à l’air, car l’odeur qu’ils exhalent est une véritable combustion lente qui s’empare de l’oxigène atmosphérique et diminue la faculté respirable.

L’usage dans lequel sont les fermiers, de renfermer les vaches dans des étables peu aérées, quoique dangereux, leur fait cependant fabriquer une plus grande quantité de lait, parce que ces animaux transpirent peu et absorbent beaucoup dans un air si humide ; mais ce lait est plus séreux, moins agréable, et la santé des animaux en est très-altérée. Ce n’est donc point un avantage, et l’on y perd souvent des animaux, qu’un plus grand soin eût conservés à leurs maîtres. (Parmentier.)


FURET, (Mustela furo Lin.) quadrupède du genre des Belettes. (Voyez, au mot FOUINE, les caractères de ce genre.)

Caractères spécifiques. Les pieds fendus et les yeux rouges.

Ce petit animal, originaire de l’Afrique, s’est très-bien acclimaté dans les parties méridionales de l’Europe, où il vit et multiplie. En France, il n’existe que dans l’état de domesticité, et il y périt en hiver, s’il est abandonné à lui-même. Il a la forme allongée et mince des animaux de son genre, et celui dont il se rapproche le plus est le putois, il en diffère néanmoins par sa tête plus grosse, son museau plus pointu et son corps plus long et plus étroit. La couleur ordinaire de son pelage est le jaune avec des teintes de blanc.

Dans cette espèce, la femelle est sensiblement plus petite que le mâle ; elle porte pendant six semaines, et met bas deux fois par an, de cinq à neuf petits, suivant son âge plus ou moins avancé. On élève ces animaux dans des tonneaux ou des caisses dont on garnit le fond de matières molles et chaudes ; on les nourrit de pain, de son, de lait et d’œufs dont le jaune et le blanc sont battus et mêlés ensemble.

Les hommes ont su profiter de l’aversion naturelle des furets pour les lapins, et les ont accoutumés à chasser ou plutôt à tirer des terriers cette espèce de gibier. On transporte le furet enfermé dans un sac ou une cage assez ample pour qu’il puisse s’y coucher à l’aise et au fond desquels on met un peu de paille. On le lâche dans un terrier de lapin dont on bouche l’entrée avec un filet ; bientôt le lapin est délogé par son ennemi, et vient se jeter dans le piège. Il y a quelques précautions à prendre lorsqu’on chasse avec les furets. On ne doit pas les lâcher dans les terriers où l’on soupçonne que des blaireaux ou des renards, dont ils deviendroient les victimes, se sont retirés ; il faut éviter également de les introduire dans les cavités de rochers, d’où ils auroient peine à se retirer ; enfin on ne les laisse pas aller dans les terriers sans les avoir muselés ; autrement ils profiteroient seuls de la chasse et laisseroient le lapin dans le trou après lui avoir sucé tout le sang.

S’il arrive qu’un furet ne sorte pas du terrier, on y fait un feu de fumée, qui est pour l’ordinaire un sûr moyen de le ramener. (S.)


FUSAIN, (Evonimus,) genre faisant partie de la famille des nerpruns, classe XIV, ordre XIII, dont toutes les espèces sont cultivées dans les jardins ou dans les serres. Nous ne considérerons ici que le fusain commun dont le bois sert dans les arts.

Fusain commun, (Evonimus vulgaris,)