Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/237

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pas assez de consistance, ajoutez-y du pain de chènevis ; servez-vous de boulettes de cette pâte pour mettre au bout de la ligne, tout autour de l’hameçon.

6o. Des boulettes semblables faites avec de la chair de lapin ou de chat, pilée dans un mortier, et mêlée avec de la farine, du sucre ou du miel, et un peu de laine blanche hachée.

7o. Le sang de mouton coagulé et coupé par morceaux.

8o. Des grains du plus beau blé, bouillis dans du lait et cuits à petit feu, avec du miel et un peu de safran délayé dans du lait.

9o. Des œufs de poissons, un peu durcis sur une tuile chaude, ou conservés dans un pot sur une couche de laine et saupoudrés de sel.

Indépendamment de ces appâts dont les lignes sont amorcées ou garnies, il en est d’autres que l’on peut regarder connue des préparatifs disposés pour assurer le succès de la pêche ; on les appelle appâts de fond, parce qu’ils descendent au fond de l’eau, quand on les jette à l’avance dans les endroits où l’on se propose de pêcher à la ligne. On choisit pour cela les substances que les poissons recherchent avec le plus d’avidité, Telles sont les différentes espèces de grains, mises dans un panier, de grosses fèves cuites à demi, la mie de pain mâchée, et mêlée avec du miel et une petite dose d’assa-fœtida, les vers hachés, la courge, particulièrement pour attirer les carpes, le fumier de vache, le son mêlé à du sang, les entrailles des animaux, etc. etc.

Les lieux les plus convenables pour la pêche à la ligne, dans les rivières ou les étangs, sont ceux qui sont d’une profondeur assez considérable, dont le fond est uni et libre de tout embarras, et dont les bords sont en pente douce. Quand on y a jeté la ligne, il faut rester immobile et en silence ; le bruit le plus léger, de même que les mouvemens du pêcheur, épouvantent le poisson et le font fuir. L’œil ne doit pas quitter le liège dont les secousses indiquent que le poisson a mordu à l’hameçon. Dès que l’on s’en apperçoit, on ne doit pas se presser de relever la ligne, afin de donner au poisson le temps d’avaler l’appât. Quand on voit qu’il entraîne le liège, l’on observe de quel côté il paroît aller, et l’on tire la ligne en arrière pour ne pas faire sortir l’hameçon de la bouche. Si ce sont de gros poissons qui ont mordu, ils se tourmentent, et loin de se presser de chercher à les tirer de l’eau, il faut leur lâcher la ligue peu à peu, les laisser aller de côté et d’autre jusqu’à ce que, fatigués, ils ne présentent plus de résistance ; alors on les amène doucement sur le bord, ce qui demande de la part du pêcheur beaucoup de précautions et d’adresse.

On appelle ligne dormante ou ligne de fond à tendre, une petite corde sur laquelle on attache, de distance en distance, plusieurs empiles garnies de leurs hameçons. On arrête un bout de cette corde à un pieu planté au bord de l’eau ; et l’autre à une pierre que l’on jette dans l’eau aussi loin qu’il est possible ; ou bien on fixe la ligne à deux piquets enfoncés au milieu de l’eau, mais toujours de manière qu’elle soit en travers du courant. On la place ordinairement le soir, et on la retire le matin. Voyez au mot Anguille. (S.)


LIGNETTE, (Chasse aux Oiseaux,) espèce de lacet décrit à l’article Grive. (S.)


LIMIER. Voyez l’article Vénerie. (S.)


LOCHE, (Cobitis barbatula Lin.) poisson que M. Linnæus a rangé dans le genre des cobites, faisant partie de l’ordre des abdominaux, dont les caractères sont indiqués à l’article de l’Able.