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de terre, sous forme de bouillie, ou bien séchées entières, mises en poudre, puis cuites, une colle d’autant plus avantageuse, que le principe âcre, amer ou caustique, qui constitue ces semences ou racines, étant combiné par le feu avec l’amidon, le résultat seroit infiniment moins susceptible de fermenter, de se ramollir à l’humidité, et d’être attaqué par les insectes.

Un autre moyen de tirer parti du marron d’Inde, ce seroit d’en recueillir le salin qu’il fournit abondamment, comme en général tous les végétaux âcres et amers. Ne vaudroit-il pas mieux, au lieu de laisser ce fruit se pourrir sous les arbres, pendant l’hiver, prendre la peine de le ramasser et de le porter sous un hangar ; mettre d’abord à profit la faculté qu’il a de brûler facilement et de produire beaucoup de chaleur, à raison de la matière résineuse qui en est une des parties constituantes ; faire servir ensuite les cendres, en les mélangeant avec d’autres, au lessivage du linge, et même dans les savonneries ?

D’après ce simple apperçu, nous ne doutons pas qu’un jour quelques fabricans enflammés de l’amour de l’esprit public, et placés dans des cantons où les marronniers d’Inde seroient assez multipliés pour devenir une ressource, n’introduisent dans leurs ateliers les procédés indiqués pour donner enfin au fruit de cet arbre une destination véritablement utile à la société. (Parm.)


MASSACRE, (Vénerie.) C’est, à proprement parler, la tête du cerf ; ce que les veneurs nomment la tête de cet animal est son bois, divisé en merrain et en andouillers ; ainsi, en langage de vénerie, la tête (le bois) du cerf est portée par le massacre (la tête.) S.


MATURITÉ. Voy. Fruits ; Moyens d’accélérer leur maturité. (Tollard.)


MAUVIETTE. Voyez Alouette. (S.)


MENUISE, (Pêche,) amas de toutes sortes de poissons trop petits pour être vendus : il diffère de l’alevin, en ce que celui-ci se compose de petits poissons choisis pour multiplier les espèces. Les pêcheurs rejettent ordinairement la menuise, ou ils s’en servent comme d’amorce à leurs hameçons. (S.)


MÉRINOS. On donne ce nom à une race de moutons indigène en Espagne, qui, depuis un siècle, a été introduite en diverses parties du globe.

L’éducation de ces animaux est devenue, depuis quelques années en France, et même dans les autres parties de l’Europe, un objet d’un si grand intérêt, que nous croyons nécessaire d’entrer dans quelques détails sur cette branche importante de l’économie rurale.

Nous traiterons non seulement ce qui regarde l’éducation des mérinos, mais encore la partie historique de leur introduction dans divers États, afin de prouver aux cultivateurs les avantages qu’ils peuvent retirer de cette race précieuse. Nous exposerons enfin la méthode de trier et de laver les laines, telle qu’elle est en usage en Espagne. Voici le plan de notre travail.

PLAN DU TRAVAIL.
§. Ier. Origine de la race des mérinos.
§. II. Des laines les plus estimées.
§. III. Des lieux où se trouvent les mérinos ; de leurs voyages.
§ IV. variétés dans la race des mérinos.
§. V. Prééminence des mérinos sur les autres races de moutons.
§. VI. Préjugés qui nuisent à leur éducation.
§. VII. Avantages qu’elle procure aux fabriques et au commerce.
§. VIII. Époques où les mérinos ont été introduits en divers pays ; succès qu’on a obtenus dans leur éducation.