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NAPPE, (Vénerie.) L’on ne dit pas la peau, mais la nappe des bêtes fauves. La nappe du cerf forcé et mort s’étend par terre, pour donner la curée aux chiens. (S.)

NAPPE, (Chasse aux oiseaux.) L’on donne le nom de nappe à la partie la plus déliée d’un filet. Dans un tramail, la nappe est la toile du milieu. (Voyez au mot Filet.)

La nappe à alouettes est un filet particulier décrit à l’article Alouette. (S.)


NASSE, (Pêche.) La nasse, l’un des engins que les pêcheurs emploient le plus fréquemment, est une sorte de panier fait avec du jonc, de l’osier ou quelque autre bois flexible, et quelquefois avec des morceaux de filets soutenus par des cerceaux. Ces paniers ont un ou plusieurs goulets composés de brins d’osier souples et élastiques, dont les bouts ne sont point retenus par les traverses, de sorte qu’ils ne présentent point d’obstacles à l’entrée du poisson dans la nasse ; mais aussitôt qu’il s’y est introduit en les écartant avec une grande facilité, leurs pointes qui se rapprochent les unes des autres, lui ferment toute issue. Au bout opposé au goulet, ou sur le milieu même de la nasse, est une petite porte par laquelle on retire le poisson prisonnier.

On donne aux nasses une forme et une grandeur différentes, suivant les espèces de pêches. La figure que ces pièges prennent le plus communément est celle d’un ovale allongé dont un bout se termine plus en pointe que l’autre. L’ordonnance de 1660 veut que les baguettes ou verges dont les nasses sont formées, aient au moins un pouce de distance entr’elles, afin de ne pas détruire les poissons avant qu’ils aient pris quelque accroissement.

La nasse jetée dans l’eau, est retenue par une corde attachée sur le bord, et qui sert à la retirer quand on soupçonne qu’il y a du poisson de pris. Pour l’y attirer, on a soin de la garnir de quelque appât à l’intérieur.

On se sert aussi quelquefois, pour prendre les oiseaux qui se réfugient en hiver dans les granges, d’une espèce de filet qui a la forme d’une nasse de pêche, et qui en porte le nom. (S.)


NAVIGATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE, dans ses rapports avec l’agriculture. On ne s’attend point à trouver dans un livre d’agriculture un traité de commerce maritime, un tableau de l’exportation des produits territoriaux.

Mais il n’est pas inutile de rappeler à quelques agriculteurs que les intérêts du commerce et de l’agriculture sont inséparables ; que, sans la navigation intérieure qui transporte au loin les produits du sol, il faudroit borner la culture à la consommation locale, et que, ne pouvant obtenir que quelques objets d’échange, la sphère des jouissances du propriétaire seroit très-bornée.

Pour mieux apprécier cette idée importante, supposons qu’il n’existe en France aucun fleuve, aucune rivière navigable ; que le sol français soit loin des côtes de l’Océan et de la Méditerranée : il est évident qu’alors tous les transports se borneroient à quelques lieues de distance ; qu’on ne cultiveroit que ce