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d’une autre espèce de trébuchet, dit assommoir du Mexique.

Pour construire cet assommoir, on assemble deux morceaux de bois qu’on nomme arbres, dans deux autres qui servent de montans ou tenons, et se placent à quelque distance, mais sur un seul bout des arbres. La machine ainsi montée, présente en petit la forme des timons d’une voiture. On a de plus une planche, moins large et moins longue que l’espace compris entre ces deux arbres ou timons ; une des largeurs de cette planche est armée, à son milieu, d’un bout qui dépasse et forme une sorte de tenon ou mentonnet. Ce mentonnet s’engage dans le double d’une bonne corde, qui va d’une extrémité d’un arbre à l’autre, et on tord cette corde, en faisant faire à la planche, entre les deux arbres, autant de révolutions qu’on le juge nécessaire. On peut monter ce piège, ainsi tendu, sur une planche qui sert de base, on le laisse tel quel, en le posant par terre, où on arrête les montans avec des piquets à crochets. On sent que selon le sens qu’on a tordu la corde, la planche qui fait assommoir se détend ou en dehors ou en dedans des arbrets ; cela est indifférent, seulement on posera la marchette ou détente, en dehors ou en dedans, selon le jeu de l’assommoir. Pour arrêter cette planche, on a un piquet passablement fort, percé d’une mortaise et garni d’un ressort en crémaillère, comme celui que j’ai décrit à l’article Filet à ressort. Cette crémaillère mord sur un triquet qui tient au bout de l’assommoir, et passe par la mortaise : un fil au bout duquel est l’appât, est attaché à la crémaillère ; il ébranle le ressort qui laisse échapper le triquet et l’assommoir. On pourroit combiner une détente plus simple, sur les principes du quatre de chiffre, excepté que la pièce dite support devroit accrocher, par son extrémité supérieure, le bord de l’assommoir, et être accrochée elle-même à son autre extrémité par la marchette. On tend l’assommoir pour des oiseaux, et aussi pour des bêtes malfaisantes ; on peut lui donner les plus fortes dimensions, et même garnir la planche de pointes de fer.

La mesangette est encore, strictement parlant, une espèce de trébuchet. C’est une cage carrée longue, comme celle du trébuchet battant ; mais les bâtons, au lieu d’être perpendiculaires, sont couchés horizontalement les uns au dessus des autres, comme dans le trébuchet ; ils diffèrent de ceux employés pour celui-ci, en ce qu’étant tous égaux, ils forment une sorte de petit coffre dont la base est une planche ; une autre planche en ferme l’ouverture ; elle est suspendue en l’air, au moyen de deux planchettes appuyées en croix contre un pivot ou bâton vertical, implanté au milieu de la planche qui sert de base. Ce pivot est plus court d’un pouce que la profondeur de la mesangette, qui n’en a ordinairement que trois. Sur le croisement des planchettes, on élève un second petit bâton mobile, long comme le doigt, lequel tient la porte ouverte. On pourroit aussi se servir de quatre de chiffre. On sème dans la mesangette des grains, du chènevis et autres, et il s’y prend beaucoup de gourmands. (Voyez Quatre de chiffre, Filet à ressort, Fossette, Tendue.)

Je terminerai cet article par la description du trébuchet sans fin, machine fort ingénieuse, en ce qu’elle se retend d’elle-même à chaque oiseau qui se prend, et fait un grand nombre de captures, avant qu’on ait besoin d’y toucher pour remonter le poids qui lui sert de mobile, (Consultez la Planche VI, pour mieux suivre le détail des pièces qui composent ce piège.) La figure représente la carcasse de la cage dégagée de sa clôture, pour mieux saisir la disposition des pièces inté-