Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/230

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profession ; que la reine faisoit toujours asseoir et par ordre du roi quand elle alloit aux carmélites, comme duchesse, d’Épernon, malgré toute l’humilité de cette sainte et spirituelle religieuse. Ainsi, le duché-pairie d’Épernon étoit éteint depuis 1661. Le premier et fameux duc d’Épernon avoit un frère aîné tué, sans enfants, devant Roquebrune de Provence qu’il assiégeoit, 11 février 1592, général de l’armée du roi, à quarante ans, homme de la meilleure réputation et de la plus grande espérance. Ils avoient trois sœurs, dont les deus cadettes moururent mariées, l’une au frère du duc de Joyeuse, qui de douleur de sa mort se fit capucin, et c’est ce célèbre capucin de Joyeuse dont la fille unique épousa le duc de Montpensier, qui ne laissa qu’une fille unique, que le feu roi fit épouser à Gaston, son frère, qui n’en eut qu’une fille unique, Mlle de Montpensier, morte fille en 1693, dont j’ai ci-devant parlé. L’héritière de Joyeuse, fille du capucin et de la sœur du premier duc d’Épernon, et veuve du dernier Montpensier, se remaria au duc de Guise, fils de celui qui fut tué aux derniers états de Blois, dont plusieurs fils morts sans alliance : le duc de Guise, dit de Naples, de l’expédition qu’il y tenta, mort sans enfants ; le duc de Joyeuse, père du dernier duc de Guise, qui eut l’honneur d’épouser Mlle d’Alençon, dernière fille de Gaston, en 1667, et qui mourut à Paris, en 1671, à vingt et un ans, ne laissant qu’un fils unique, mort en 1675, avant cinq ans ; Mlle de Guise qui avoit tait ce grand mariage de son neveu et qui a vécu fille avec tant de splendeur et est morte à Paris, la dernière de la branche de Guise, 3 mars 1688, à soixante-dix-sept ans, et l’abbesse de Montmartre. De cette sœur de M. d’Épernon aucun descendant n’en a réclamé la pairie. L’autre sœur cadette épousa le comte de Brienne, depuis duc à brevet, fils du frère aîné du premier duc de Luxembourg-Piney, et elle mourut sans enfants, et son mari le dernier de sa branche. Ainsi, nulle prétention.

Leur sœur aînée avoit épousé, 21 avril 1582, Jacques