L’année 1696 commença par un petit dégoût à des gens qui n’y étoient pas accoutumés. Le roi donna l’ordre à M. de Noyon et à Guiscard, et à la cérémonie, les cardinaux d’Estrées et de Furstemberg n’eurent qu’un banc comme tous les autres chevaliers. Peu à peu cette dignité, habile en usurpation, et heureuse à les tourner en droit, avoit trouvé moyen d’avoir chacun un siège ployant à leur place auprès de la crédence de l’autel, comme Monseigneur et Monsieur et la maison royale en ont auprès du roi, qui à la fin le trouva mauvais et le leur ôta. Ils l’avalèrent sans oser dire mot.
Au chapitre qui précéda cette cérémonie le roi nomma à l’ordre le duc Lanti, dont la sœur étoit femme de la duchesse de Bracciano, qui l’y servit fort par elle et par ses amis ; il étoit à Rome et l’y reçut au grand contentement du cardinal d’Estrées, ami intime de la duchesse de Bracciano, et qui y avoit le plus travaillé. Ces Lanti ne sont rien du tout, ils ont pris le nom della Rovere, parce qu’ils en ont eu une mère, et ces Rovere eux-mêmes étoient de la lie du peuple avant leur pontificat. François della Rovere qui fut pape en 1481[1] et qui le fut quatorze ans sous le nom de Sixte IV, étoit fils d’un pêcheur des environs de Savone, et ce furieux Jules II, pape en 1503 et qui le fut dix
- ↑ Sixte IV fut pape de 1471 à 1484.