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Soissons et du prince Eugène de Savoie : celui-ci au service de l’empereur et parvenu aux premiers grades militaires, l’autre sorti de France depuis un an ou deux, où il avoit toujours demeuré, et rôdant l’Europe sans obtenir d’emploi nulle part.




CHAPITRE XXV.


Plénipotentiaires nommés pour la paix. — Harlay conseiller d’État. — Courtin conseiller d’État. — Courtin, Harlay et le duc de Chaulnes. — Callières. — Candidats pour la Pologne. — Prince de Conti. — Princes Constantin et Alexandre Sobieski, bien qu’incognito, baisent la princesse. — Vaine entreprise de Mme de Béthune de baiser la princesse. — Mariage de Coetquen avec une fille du duc de Noailles. — Mort de l’abbé Pelletier, conseiller d’État ; du duc de Roannais. — Mme de Saint-Géran exilée. — Disgrâce de Rubantel. — Mme de Castries dame d’atours de Mme la duchesse de Chartres. — Mme de Jussac auprès de Mme la duchesse de Chartres.


Le roi, qui tenoit depuis quelque temps Caillières secrètement en Hollande, l’y fit paroître comme son envoyé public après la neutralité d’Italie, et ne différa guère à nommer ses plénipotentiaires en Hollande, pour travailler à la paix, Courtin et Harlay, conseillers d’État, ce dernier gendre du conseiller, et Crécy en troisième. J’ai déjà fait connoître ce dernier. Harlay avoit déjà été inutilement sur les frontières de Hollande. C’étoit un homme d’esprit et fort du monde, qui avoit été longtemps intendant en Bourgogne et qui aimoit le faste. Le jugement ne répondoit pas à l’esprit, et il étoit glorieux comme tous les Harlay, mais il ne tenoit pas tant de leurs humeurs et de leurs caprices. En général son ambition le rendoit poli et cherchant à plaire et à se