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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/512

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NOTES.

« J’oubliois à vous dire que je l’ai vue jouer aux onchets avec une adresse charmante. Quand il faudra un jour qu’elle représente, elle sera d’un air et d’une grâce à charmer, et avec une grande dignité et un grand sérieux. »


IV. RÉCEPTION DES DUCS ET PAIRS AU PARLEMENT.


Page 438.


Saint-Simon parle dans ses Mémoires de ce qu’il appelle la fournée des ducs et pairs de 1663. Il ne sera pas inutile d’en donner ici un récit, qui a d’autant plus d’intérêt qu’il vient d’un témoin oculaire et qu’il est inédit. On y trouve d’ailleurs des détails importants pour comprendre plusieurs passages des Mémoires de Saint-Simon, où il est si souvent question des ducs et pairs et de leurs prérogatives. Voici comment Olivier d’Ormesson retrace dans son journal, la réception des ducs et pairs en 1663

« Le samedi 15 décembre 1663, je fus au parlement pour voir ce qui s’y passeroit sur la réception des nouveaux ducs j’y entrai facilement, comme officier du parlement, et pris place avec des conseillers en la place où les gens du roi se mettent aux assemblées particulières. M. le chancelier[1] y étoit sur le banc des présidents, en robe ordinaire de velours noir, comme tout le parlement étoit aussi en robes noires, cette séance du roi n’étant point lit de justice, mais séance particulière où le roi se trouve. Les présidents qui s’y trouvèrent furent MM. le premier président[2], de Nesmond, de Longueil, de Novion, de Mesmes, Le Coigneux, Champlâtreux. Dans le parquet, sur le banc des ducs, se mirent MM. de Bonnelles, de Bellièvre, d’Aligre, Morangis. Les maîtres des requêtes honoraires et titulaires, à l’ordinaire. La place des ducs étoit sur les bancs hauts de l’audience, mais ils ne s’y mirent que lorsque le roi arriva. Les présidents des enquêtes n’ayant point de places, il fut mis deux bancs dans le parquet à droite et à gauche, où ils se mirent avec quelques-uns de la grand’chambre.

« La nouvelle étant venue par M. de Sainctot[3] que le roi étoit à

  1. Pierre Séguier, chancelier de France depuis 1635, mort en 1672.
  2. Guillaume de Lamoignon, premier président du parlement depuis 1658, mort en 1677.
  3. Saint-Simon parle de ce maître des cérémonies dans plusieurs passages de ses Mémoires.