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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 2.djvu/250

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voulut que cela fût de même pour Mme la duchesse de Bourgogne, et cela avoit toujours été ainsi avec Mme la Dauphine-Bavière.




CHAPITRE XVI.


Mort de la duchesse de Chaulnes. — Mort de Chamarande père. — Problème brûlé par arrêt du parlement. — Voyage de Mme de Nemours, du prince de Conti et des autres prétendants à Neuchâtel. — Paix de Carlowitz. — Prince électoral de Bavière, héritier et nommé tel de la monarchie d’Espagne, et sa mort. — Neuvième électorat reconnu. — Mort du célèbre chevalier Temple. — Trésor inutilement cherché pour le roi chez l’archevêque de Reims. — Mort du chevalier de Coislin. — Mort de La Feuillée. — M. de Monaco, ambassadeur à Rome ; ses prétentions, son succès. — Monseigneur des secrétaires d’État et aux secrétaires d’État. — Fauteuil de l’abbé de Cîteaux aux états de Bourgogne. — Mme de Saint-Géran rappelée. — Mariage du comte d’Auvergne avec Mlle de Wassenaer. — Ambassade de Maroc. — Torcy ministre ; bizarrerie de serments. — Reineville, lieutenant des gardes du corps, disparu. — Permillac se tue.


La duchesse de Chaulnes mourut dans tous les premiers jours de cette année, n’ayant pu survivre son mari plus de quelques mois. Ils avoient passé leur vie dans la plus intime union. C’étoit, pour la figure extérieure, un soldat aux gardes, et même un peu suisse habillé en femme ; elle en avoit le ton et la voix, et des mots du bas peuple ; beaucoup de dignité, beaucoup d’amis, une politesse choisie, un sens et un désir d’obliger qui tenoient lieu d’esprit, sans jamais rien de déplacé, une grande vertu, une libéralité naturelle, et noble avec beaucoup de magnificence, et tout le maintien, les façons, l’état et la réalité d’une fort grande dame, en quelque lieu qu’elle se trouvât, comme M. de Chaulnes