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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 2.djvu/428

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désespoir. Il en sortit pourtant sans le lui dire, et il m’assura qu’il n’avoit jamais été si aise de sortir de Meudon et de la fin du voyage, pour éviter M. de Luxembourg jusqu’à ce qu’il n’en fût plus question.

Le roi, pressé par Mme la duchesse de Bourgogne, bonne et facile, permit l’entrée de ses carrosses et de manger avec elle, à Mme de Villacerf, qui était Saint-Nectaire et femme de son premier maître d’hôtel, sur l’exemple de Mme de Chamarande, quoique Mme de Villacerf la mère, en pareille place et femme d’un homme bien plus accrédité et considéré, n’eût jamais osé y prétendre ; mais aussi d’elle, elle n’étoit rien.

Il donna aussi à M. le prince de Conti dix-huit mille livres d’augmentation de pension, et à M. de Duras vingt mille livres d’augmentation d’appointements de son gouvernement de Franche-Comté. Monseigneur donna aussi deux mille louis à Sainte-Maure, qui lui fit représenter par Mme la princesse de Conti l’embarras où il étoit d’avoir beaucoup perdu au jeu.

Les fiançailles de La Vrillière avec Mlle de Mailly avoient été faites quinze jours après la déclaration de son mariage avec Mlle de Mailly, en présence du roi et de toute la cour, dans le grand cabinet de Mme la duchesse de Bourgogne, où le contrat avoit été signé par le droit de fille de la dame d’atours ; dès qu’elle eut douze ans accomplis ils se marièrent ; la chancelière donna à dîner à la noce. Ils couchèrent dans l’appartement de la comtesse de Mailly, où Mme la duchesse de Bourgogne s’en amusa tout le jour. Le roi avoit donné la charge de greffier de l’ordre à La Vrillière qu’avoit son père, et le râpé au chancelier. Le premier en avoit grand besoin pour le parer un peu.

Le P. Valois, jésuite célèbre, mais meilleur homme que ceux-là ne le sont d’ordinaire, mourut d’une longue maladie de poitrine qui ne l’empêcha point d’aller presque jusqu’à la fin. Il étoit confesseur des enfants de France. Le P. de La