Aller au contenu

Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une funeste dispute entre les fonciers et les rentiers, où certainement les princes seroient jugés, ou bien Votre Altesse Royale réduite à les juger sur l’avis des états qui n’en auroient rien à craindre, et vous à recueillir seul la haine des perdants, sans gré aucun de ceux qui auroient gagné leur cause.

Dans des circonstances, dis-je, où tous les inconvénients ne peuvent être prévus, ni l’effet de la combinaison de ceux qu’on aperçoit, le cérémonial, le danger de l’autorité royale ; la nécessité du soulagement effectif, le précipice de promettre sans tenir, le péril d’accorder plus qu’il n’est possible le hasard des propositions que les états pourroient faire sans moyens de les en empêcher qui ne soient pernicieux, les apparences évidentes d’y trouver des maux et des embarras nouveaux pour tout remède à ceux dont on se trouve déjà chargé ; la faculté qui résulteroit de cette assemblée pour qui voudroit cabaler et troubler le royaume, la manifestation également inutile et dangereuse au dedans et au dehors d’un état d’impuissance, et par le bruit qui arriveroit nécessairement de division qui, bien connu des mauvais sujets et des étrangers, pourroit avoir de si grandes suites ; la volonté sûre et suivie d’effet certain de juger ou rejuger les princes, volonté qui marqueroit la supériorité des états sur les rois, sont des inconvénients si naturels à la situation présente qu’on ne peut leur refuser toute l’attention qu’ils méritent par rapport aux états en général.

À l’égard des états par parties, le premier ordre présente ceux de sa division sur la constitution ; le péril d’un concile national à souffrir ou à empêcher, celui de l’imitation du cardinal du Perron inévitable, et de ses suites en elles-mêmes, et à l’égard du parlement ; enfin, ce qui naîtroit par rapport à la juridiction ecclésiastique parmi les états et avec les parlements.

Le second ordre, qui voudra juger ou rejuger les princes,