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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/366

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CHAPITRE XV.


Sage avis de Cellamare au roi d’Espagne. — Est inquiet du prétendu mariage du prince de Piémont avec une fille du régent, dont le régent et le roi de Sicile sont aussi éloignés l’un que l’autre. — Erreur aveugle de Beretti. — Proposition des Anglois sur la Toscane. — Inquiétudes mutuelles. — Division dans la famille du roi d’Angleterre, qui retranche quarante mille livres sterling de rente au prince de Galles, et fait payer cent trente mille livres sterling à l’empereur, qui est fort recherché. — Visions d’Albéroni. — Préliminaires demandés par l’Espagne à l’empereur. — Folle conduite d’Albéroni. — Il fait faire une déclaration menaçante aux Hollandois pour en acheter des vaisseaux. — Riperda rappelé ; résolu depuis longtemps de revenir s’établir en Espagne. — Mauvois état de la personne du roi d’Espagne. — Pouvoir sans bornes d’Albéroni. — Aubenton et Aldovrandi excitent l’Espagne en faveur de la constitution. — Fortes démarches et menaces terribles de l’empereur au pape. — Consternation de Rome. — Ses soumises et basses résolutions. — Politique et ruse odieuse de Vienne. — Le pape, dans sa frayeur de l’empereur, tombe pour l’apaiser sur l’Espagne et sur Aldovrandi. — Brefs ne sont point reçus par l’empereur ni par les rois de France et d’Espagne, sans que leurs copies n’aient été vues par leurs ministres, qui les admettent ou les rejettent. — Opinion générale prise du pape à l’égard de l’Espagne. — Les Impériaux veulent qu’Aldovrandi soit rappelé et châtié. — Faibles manèges du pape à cet égard ; jugement qu’ils en font porter.


Stairs et Provane dirent tous deux à Cellamare que l’empereur offroit de s’engager à ne point inquiéter les princes d’Italie, de se contenter des domaines qu’il y possédoit, de ne pas s’opposer aux droits de la reine d’Espagne sur les États de Parme et de Plaisance, de s’accorder avec les médiateurs pour régler la succession de la Toscane en faveur d’un prince qui ne fût ni de la maison d’Autriche ni de la