Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/381

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sentiment au duc de Parme. — Manèges réciproques entre le régent et Cellamare, qui le veut entraîner dans la guerre avec l’Espagne contre l’empereur. — Concert entre Cellamare et Provane. — Ils découvrent le mariage proposé de M. le duc de Chartres avec une sœur du roi de Portugal sans succès par les difficultés du rang. — Objets des ministres d’Espagne. — Corsini envoyé du grand-duc à Paris ; quel ; passe à Londres pour y faire des représentations inutiles. — Le régent s’ouvre à Provane de l’état de la négociation de Londres. — Sentiment de Cellamare là-dessus. — Plaintes de la cour de Vienne de la France, et ses propositions sur la Toscane appuyées des Anglois. — Quel étoit Schaub. — L’empereur répond par de fortes demandes aux demandes préliminaires de l’Espagne, et y est appuyé par l’Angleterre. — Manèges et souplesses de Stanhope. — Langage de l’abbé Dubois à Monteléon. — Il lui envoie avec précaution le modèle d’un billet à Albéroni en faveur de Nancré et de sa négociation, qu’Albéroni méprise, averti par Monteléon. — Conversation de Monteléon avec Stanhope qui le veut tromper, puis éblouir sur la destination de l’escadre anglaise. — Monteléon tâche à prendre d’autres mesures pour arrêter l’effet de cet armement. — Sagacité de Monteléon. — Fermes réponses des ministres de Sicile à Paris et à Londres à l’égard de la conservation de cette île à leur maître. — Plaintes et mouvements de Cellamare. — Monti peu satisfoit du régent. — Monteléon, sur des ordres réitérés, fait à Londres les plus fortes déclarations sur la destination de l’escadre. — Efforts d’Albéroni en Hollande. — Ses sentiments sur les traités d’Utrecht. — Ses vanteries. — Cache bien où il veut attaquer. — Sagacité de l’abbé del Maro. — Beretti trompé ou trompeur sur la Hollande. — Sage avis de Cellamare à Albéroni sur la France. — Propos publics de Cellamare ; retient sagement Provane ; dit à Nancré qu’il ne réussira pas.


Une affaire de peu de conséquence donna lieu à augmenter les brouilleries que la constitution causoit depuis trop longtemps entre Rome et la France. La vice-légation d’Avignon vaquoit. Avant d’y nommer, les papes faisoient toujours donner au ministre du roi à Rome les noms de ceux entre lesquels il vouloit choisir pour n’y pas envoyer un légat désagréable, prévenir le roi sur le nouveau vice-légat, et lui concilier une protection dont il avoit besoin dans un État aussi peu étendu, enclavé de toutes parts dans ceux du roi. Malgré cet usage le pape crut devoir profiter d’un temps de faiblesse