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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/94

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la ville. Vastes projets d’Albéroni, qui en même temps sent et avoue sa faiblesse. Propos trompeurs entre del Maro et Albéroni. Ses divers artifices. La Hollande inquiète est touchée de l’offre de l’Espagne de reconnoître sa médiation. Cadogan à la Haye ; son caractère. Ses plaintes, sa conduite. Inquiétude de l’Angleterre sur le nord. Ses ministres détrompés sur le régent, reprennent confiance en lui ; font les derniers efforts pour faire rappeler Châteauneuf. Substance et but du traité entre la France, le czar et la Prusse. Abbé Dubois à Londres et le colonel Stanhope à Madrid. Le czar parti de Berlin sans y avoir rien fait ni voulu écouter sur la paix du nord. Le roi de Prusse réconcilié avec le roi d’Angleterre, cherche à la tromper sur la paix du nord ; se plaint de la France, qui le contente. Poniatowski à Paris ; confident du roi de Suède, consulté par Kniphausen, lui trace le chemin de la paix du nord. Ardeur du roi d’Angleterre, et sa cause, pour pacifier l’empereur et l’Espagne qui ne s’en éloigne pas. Sentiment de Monteléon sur les Anglois. Sa situation redevenue agréable avec eux. Caractère du roi d’Angleterre et de ses ministres. Bassesse du roi de Sicile pour l’Angleterre, inutile. Son envoyé à Londres forme une intrigue à Vienne pour y réconcilier son maître. Opinion prétendue de l’empereur sur le régent et sur le roi de Sicile. Crainte publique des princes d’Italie. Sages pensées de Cellamare. Avis envenimés contre la France de Welez à l’empereur. Conseils enragés de Bentivoglio au pape, qui fait entendre qu’il ne donnera plus de bulles sans conditions et précautions.


Enfin le moment arriva d’éclaircir l’Europe. L’Espagne fit publier par ses ministres dans les cours étrangères, un manifeste contenant les raisons qui l’engageoient d’attaquer l’empereur, et de tourner ses armes sur la Sardaigne, au lieu de joindre sa flotte à l’armée chrétienne, comme elle avoit fait l’année précédente, et comme elle l’avoit promis et résolu encore pour cette aimée. Ce manifeste rappeloit tous les manquements de parole, les déclamations injurieuses, le détail de tout ce qui s’étoit passé depuis le traité d’Utrecht, jusqu’à l’enlèvement du grand inquisiteur par les Impériaux. Il finissoit en montrant la nécessité où l’honneur et toutes sortes de raisons obligeoient le roi d’Espagne de se venger. Cellamare, avec ce manifeste, reçut ordre de déclarer