Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/143

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déjà, et vous aurez peu de peine à les connaître (29) parfaitement ; ce qui est essentiel pour vous les attacher. Mais quoique important, cela ne suffit pas, si vous ne leur donnez l’espoir d’être affectionnés et servis par vous ; si vous ne paraissez non seulement bon nomenclateur (30), mais encore ami reconnaissant. Inspirant ainsi le désir de vous servir aux hommes qui ont du pouvoir sur quelque portion de leurs concitoyens par des relations de municipalité, de cité (31), ou de corporation ; et, en même temps, assuré, au sein des centuries, de ceux à qui l’expérience de la brigue donne un grand poids dans leurs tribus, vous pouvez concevoir des espérances bien fondées. Il vous sera, je crois, plus aisé encore de réussir auprès des centuries de l’ordre équestre. Il faut connaître (32) tous les chevaliers ; ils sont en petit nombre ; vous les attacher ; l’âge même des jeunes gens rend leur amitié plus facile à acquérir, et d’ailleurs vous rassemblerez sans peine autour de vous les sujets les plus distingués d’entre eux, et les plus amis de l’éloquence ; enfin, vous êtes vous-même chevalier, et tous voteront dans le sens de leur ordre, si vous avez soin de vous en assurer les centuries par l’affection de chaque individu, non moins que par le vœu de l’ordre entier. Et rien n’est plus utile à la fois et plus honorable que le zèle de ces jeunes gens qui escortent un candidat, et, parcourant les centuries, lui rapportent ce qui l’intéresse, et briguent pour lui des suffrages.

IX. Puisque j’ai parlé du cortège d’un candidat, j’observe qu’il est indispensable de réunir chaque