Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tente de la loi par laquelle nous avons vu condamner à la fois deux consuls désignés (13).

Laissons cet Antoine, brigand dans l’armée de Sylla, sicaire à l’entrée du dictateur, et cocher pour célébrer son triomphe (14).

Mais toi, Catilina ! que tu brigues le consulat, que tu oses y penser, n’est-ce point une monstruosité, un prodige ? A qui le demandes-tu ? Aux principaux citoyens.... qui, rassemblés par le consul L. Volcatius, n’ont pas même voulu te permettre la candidature (15) ?

Aux sénateurs..... dont un décret, après t’avoir dépouillé de tous tes honneurs, t’a, pour ainsi dire, livré captif aux orateurs de l’Afrique ?

(16) A l’ordre équestre, dont tu fus l’assassin ?

Au peuple, à qui ta cruauté a donné un spectacle que nul n’a pu voir sans désolation, ni se rappeler sans gémir.

.....Depuis le Janicule jusqu’au temple d’Apollon, il la porta au dictateur, dans ses propres mains, cette tête pleine encore de chaleur et de vie !.....

.. Qu’allégueras-tu pour ta défense ? la même excuse que les autres assassins ? Mais ce qu’ils ont dit, tu as perdu le droit de le dire (17).....

Enfin, ils ont pu nier, et ils ont nié : Toi, tu n’as pas laissé à ton impudence la ressource d’une dénégation. Et combien on doit louer l’équité des juges qui condamnent Luscius (18) malgré ses dénégations, et absolvent Catilina malgré son aveu (19) !

Il convient donc qu’il n’a pu se rendre coupable par