Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/53

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plus d’appuis et plus de ressources. Car nous avons vu, dans ces derniers temps, la plupart des sénateurs occupés, les uns dans les tribunaux, les autres au soin de leurs propres affaires et de celles de leurs amis, négliger absolument celles de la république, ou en être écartés, moins par leurs occupations que par la volonté de quelques hommes superbes. Ce sont les nobles qui, avec un petit nombre de sénateurs dont ils grossissent leur faction, usurpent le droit d’approuver, de condamner, de décider tout suivant leurs fantaisies. Mais lorsque le sénat plus nombreux votera par scrutin, ces hommes abaisseront leur orgueil, contraints d’obéir à ceux qu’ils tyrannisaient avec tant d’arrogance.

La lecture de ce projet te fera désirer peut-être de connaître mon avis sur le nombre des membres à admettre dans le sénat, sur le mode dans lequel seront réparties entre eux les fonctions nombreuses et variées de leurs charges, et si l’on confie, connue je le propose, les jugements à la première classe, sur la distinction des diverses espèces d’affaires, et sur le nombre de juges qu’il faut attribuer à chacune. Il m’eût été facile d’entrer dans ces détails ; mais j’ai cru plus nécessaire de discuter la base même du projet et de t’en montrer la solidité. Une fois entré dans cette voie, les détails d’exécution ne t’offriront plus de difficultés.

Je puis souhaiter que mes conseils soient sages et vraiment utiles, puisque, de tes succès, il me doit revenir de l’honneur : mais je suis plus encore en-