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consacrés au récit des guerres civiles qui agitèrent Rome depuis la fin de la guerre des Cimbres jusqu’au triomphe de Pompée sur les restes du parti de Marius[1] ; livres malheureusement perdus. Les fragments qui nous en restent indiquent la marche qu’avait suivie l’auteur. Il est facile d’en ressaisir la trace dans le précis d’Exsuperantius, où l’on reconnaît aussi, indépendamment de deux citations textuelles, des tournures, des phrases, des pensées, qui ne peuvent appartenir qu’à l’auteur original.

Ces deux avantages donnent quelque valeur à l’opuscule d’Exsuperantius : quoique incorrect et réduit à des proportions trop petites, le croquis d’un grand tableau dont nous regrettons la perte, a des droits encore à notre attention.

Mais comment l’abréviateur s’est-il mis si fort en contradiction avec les autres historiens ? Il prolonge la vie du vieux Marius jusqu’à la victoire de Sylla, et ne parle point de Marius le fils. Cette version étrange est démentie par tous les historiens, et en particulier par Tite-live[2], qui mourut sous Octave, c’est-à-dire, moins d’un siècle après les événements dont il s’agit. Elle ne peut

  1. Ausonii Protreptic. vers 61, 65.
  2. Voyez les Sommaires de Tite Live, communément attribués à Florus, livres 80 et 83-89.