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siècle précédent (de 1227 à 1235) un autre Flavigny, Nicolas, que ses succès dans la chaire avaient porté à l’archevêché de Besançon, écrivait une Concordance des Évangiles[1]. En 1518, un Flavigny était lieutenant-général du bailliage de Vermandois. En 1594. Michel Sonins, libraire à l’Escu de Basle, rue saint Jacques, à Paris, publiait, par privilége du roi, de Messire Charle de Flavigny, sieur de Juilly, chevalier françois, l’édition seconde d’une histoire des Rois de France, suivie des Consolations à son fils, blessé et prisonnier à la rescousse du château de Tholes[2].

Celui-ci, qui paraît avoir été, entre tous, loyal et vaillant homme de guerre, était doué aussi d’un rare instinct d’écrivain. Je trouve dans ses écrits le style fier comme la pensée, des saillies de moraliste, des tours vifs à la Montaigne ; je le vois familier avec les bons auteurs. Il cite fréquemment Aristote et Épicure. Il entremêle sa prose de vers de Ronsard, de Garnier,

  1. On conservait à l’abbaye de Citeaux la copie manuscrite de cet ouvrage. Voir à la fin du volume la notice sur Nicolas de Flavigny, appendice B.
  2. C’est la dernière iois, si je ne me trompe, que ce titre, Consolations, donné dès l’antiquité à un genre très-nombreux d’ouvrages de morale philosopbique, parait dans notre littérature. Démocrite, Platon, Aristote, Théophraste, Crautor, Sénèque, Cicéron, le Carthaginois Clitomaque, ont écrit des Consolations ou Lettres consolatrices. Le livre de Boëce : De consolatione philosophica, est resté le plus célèbre de ce genre d’écrits. Il a été traduit, commenté, imité sans fin, dans plusieurs langues.