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III


Les douairières. — La princesse de la Trémoïlle. — La marquise de Montcalm. — Les Montmorency. — Les bals de jeunes filles au faubourg Saint-Germain. 



Présentée à la cour, il fallait l’être ensuite aux vieilles dames douairières du faubourg Saint-Germain. C’était leur droit ; elles le maintenaient et ne se laissaient point oublier. Les plus âgées n’allaient plus dans le monde depuis longtemps. Paralysées de tout, hormis de la langue, elles ne quittaient pas leur paravent, leurs chenets, leur bergère antique, leur chat familier, leur tabatière et leur bonbonnière. Elles ne recevaient, en dehors de leur descendance, que de rares visites en de rares occasions. On allait là une fois en sa vie, en visite de noces ; on y restait dix minutes, au plus, puis on n’y retournait pas. C’était assez ; l’usage était