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Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/42

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Voilà le développement abstrait. À côté faisons figurer le développement concret ou suite de l’histoire politique, en quelques mots seulement qui n’ont d’autre but que de susciter la réflexion du lecteur et de le mettre sur cette voie. On peut prendre sans erreur considérable les populations sauvages clair-semées sur la surface du globe comme nous représentant les aïeux des nations antiques dont la civilisation fut le berceau de la nôtre. Ceci est la civilisation anté-historique, conjecturale il est vrai, et qu’on ne parviendra jamais à restituer telle qu’elle fut, mais réelle dans ses linéaments abstraits, puisqu’il est vrai que les facultés de la nature humaine sont toujours fondamentalement les mêmes.

De là on arrive aux théocraties de l’Égypte et de l’Inde ; ceci est la civilisation historique à son premier âge. Dans une époque plus avancée, les polythéismes sont en proie à un travail intérieur dont émanent le monothéisme en Judée, le magisme dans l’Asie centrale et le bouddhisme dans l’Inde. Durant cette période polythéistique, les arts industriels se développent, les inventions utiles se font, l’écriture se crée, les sociétés deviennent puissantes, assez pour ne recevoir qu’un dommage passager de l’invasion des barbares, qui d’ailleurs couvrent le reste de la terre. Un peu de science commence à poindre : arithmétique, géométrie, astronomie ; le système des mesures, qui a régné dans le monde jusqu’au système métrique fondé il y a quelques années sur les dimensions de la terre, est créé et propagé. Un développement plus actif et plus rapide se manifeste quand le flambeau de la civilisation passe entre les mains des Grecs. La science, les lettres, les beaux-arts, la philosophie, la morale, jettent un éclat merveilleux dont la splen-