Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/56

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valle, qu’on veuille bien expliquer le calme et le sang-froid avec lequel la critique, dans le courant du livre, entreprend des opérations en apparence périlleuses, par la ferme conviction que tout cela ne blesse pas la croyance chrétienne. Cependant quelques uns pourraient se sentir atteints dans leur foi par des recherches de cette nature. S’il en était ainsi pour des théologiens, ils auraient, dans leur science, un remède à de pareilles atteintes, qui ne peuvent leur être épargnées du moment qu’ils ne veulent pas rester en arrière du développement de notre époque. Quant aux laïques, il est vrai que la chose n’est pas convenablement préparée pour eux : aussi le présent écrit a-t-il été disposé de manière à faire du moins remarquer plus d’une fois aux laïques peu instruits qu’il ne leur a pas été destiné ; et, si, par une curiosité imprudente ou par trop de zèle anti-hérétique, ils se laissent aller à le lire, ils en porteront, comme le dit Schleiermacher en une semblable circonstance, la peine dans leur conscience ; car ils ne peuvent échapper à la conviction qu’ils ne comprennent pas ce dont ils voudraient parler.

Il importe à une doctrine qui prétend remplacer l’ancienne, de régler complètement ses comptes avec cette dernière : aussi, pour chaque point particulier, l’auteur ne s’est-il frayé la voie vers la considération mythologique de la vie de Jésus qu’à travers les explications des surnaturalistes et des rationalistes, et par les réfutations qu’il a données des unes et des autres ; de telle sorte cependant que, comme il convient à une réfutation véritable, le vrai qu’elles contiennent soit reconnu, extrait et incorporé à la nouvelle