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Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/60

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Pflanz pour la théologie catholique. Les écrits venus plus tard et qui appartiennent décidément à la seconde classe, à la classe de la polémique instructive, m’ont fourni, je le reconnais volontiers, des enseignements multipliés. Mais les écrivains dont il est ici question se tournent tout d’abord vers le livre à examiner, et non vers le sujet même dont s’occupe le livre ; ils se demandent seulement comment je traite, en général et en particulier, de l’histoire des évangiles, et s’il n’y a pas encore beaucoup à dire contre mon opinion et pour celle de l’Église ; mais ils ne se mettent nullement en devoir, au point de vue qu’ils défendent contre moi, d’étudier, pour leur propre compte, l’ensemble de l’histoire des évangiles, et d’essayer si cette étude, poursuivie de conséquence en conséquence, pourrait être conciliée avec les exigences de la science de notre temps. Or, si l’on ne descend pas jusqu’aux détails de l’application, si l’on n’a pas égard au rapport de chaque détail avec l’ensemble, il est tout naturel, soit pour l’ensemble, soit pour le détail, de trouver quelque argument, tantôt juste, tantôt spécieux, en faveur de l’opinion de l’Église et contre celle qui voit de la mythologie dans l’histoire des évangiles. De là naît, chez les critiques qui se placent sur ce terrain, l’illusion d’une supériorité infinie et d’un perpétuel avantage sur leur adversaire ; ils se laissent facilement emporter au vain désir de lui tout enlever ; ce désir s’aide de chicanes déloyales ; et, comme l’on se sent placé sur la large base de l’habitude, derrière la sûre protection du pouvoir ecclésiastique et politique, en face d’un adversaire qui paraît isolé, on prend le ton de l’arrogance et même du sarcasme. Ce