Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 2.djvu/316

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lorsque toute cette foule, silencieuse et attentive, fut ainsi rassemblée au pied de la colline, Jésus de Nazareth gravit ce monticule afin d’être mieux entendu de tous.

Le soleil levant, inondant de sa vive lumière le fils de Marie, vêtu de sa tunique blanche et de son manteau d’azur, faisait resplendir son céleste visage, et, se jouant dans ses longs cheveux blonds, semblait les entourer d’une auréole d’or. Alors, s’adressant à ces simples de cœur, qu’il aimait à l’égal des petits enfants, Jésus leur dit de sa voix sonore et tendre :

« — Bienheureux les pauvres d’esprit, parce que le royame des cieux est à eux !

» Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu’ils posséderont la terre !

» Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés !

» Bienheureux les miséricordieux parce qu’ils obtiendront eux-mêmes miséricorde !

» Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu !

» Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés les bienheureux !

» Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux est à eux !

» Mais malheur à vous, riches ; car vous emportez votre consolation !

» Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim !

» Malheur à vous qui riez maintenant, car vous pleurerez plus tard !

» Malheur à vous quand les hommes diront du bien de vous, car leurs pères disaient du bien des faux prophètes !

» Aimez votre prochain comme vous-mêmes…

» Prenez bien garde ne pas faire vos bonnes œuvres devant les hommes, afin d’attirer leurs regards !