Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 7.djvu/295

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de Cardaillac et Bertrand de Gordon, — le comte de Forez et celui d’Auxerre, — Pierre de Courtenay et Foulques de Bercy, — Hugues de Lascy et Lambert de Limoux, — Neroweg, de l’Ordre du Temple, — et Gerard de Lançon, — et tant d’autres encore ! et tant d’autres !

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— Quelle armée ! quelle armée ! — Vingt mille cavaliers bardés de fer. — Deux cent mille piétons, routiers, serfs ou truands. — De près, de loin, tous, à la voix des prêtres, — ils sont venus faire sanglante curée du Languedoc. — Ils sont venus d’Auvergne et de Bourgogne, — du Rouergue et du Poitou, — de Normandie et de Saintonge, — de Lorraine et de Bretagne. — Par monts, par vaux, par chemins, par rivière, ils sont venus, — ils viennent, ils viendront encore, criant : — Mort aux hérétiques !

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Les voilà, prêtres en tête ! — les voilà, les croisés catholiques ! — la rouge croix sur la poitrine, — le nom de Jésus aux lèvres, — la torche d’une main, — l’épée de l’autre. — Les voilà dans notre doux pays, les croisés catholiques ! — les voilà, prêtres en tête !

— Quel mal leur avons-nous donc fait, à ces prêtres ? — Quel malheur avons-nous jamais fait ?




ceci est la tuerie de Chasseneuil


— Les voilà devant Chasseneuil, les croisés catholiques ! — devant la ville forte de Chasseneuil. — A l’abri de ses hautes murailles, hommes, femmes, enfants, — quittant bourgs et villages, se sont réfugiés : — les hommes, armés, sont aux remparts ; — les femmes, les enfants sont pleurants dans les maisons.

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