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LE RÉGIME MODERNE


travaille ou plutôt on le travaille ; pendant un an ou deux, il se soumet à une culture forcée, non pas en vue d’apprendre et de savoir, mais pour répondre bien ou passablement à l’examen et pour faire certifier, sur preuves ou semblants de preuves, qu’il a reçu toute l’éducation classique. — Ensuite, à l’École de Médecine ou de Droit, pendant les quatre années prescrites, seize inscriptions échelonnées, quatre ou cinq examens superposés, deux ou trois vérifications terminales, l’obligent à fournir les mêmes preuves ou semblants de preuves, pour faire constater, chaque année, qu’il s’est assimilé les enseignements de l’année, et pour faire attester, à la fin de ses études, qu’il possède à peu près l’ensemble et la diversité des connaissances auxquelles il est astreint.

Dans les écoles où le nombre des admis est limité, la culture, encore plus active, devient intense et continue : à l’École Centrale, aux Écoles commerciales ou agronomiques, à l’École des Beaux-arts ou des Chartes, l’élève est là toute la journée ; aux Écoles militaires, à l’École Polytechnique ou Normale, il est là toute la journée et toute la nuit ; on l’a caserné. — Et l’impulsion qu’il subit est double : à la pression de l’examen s’ajoute celle du concours. À l’entrée, à la sortie et pendant tout son séjour, non seulement à la fin de chaque année, mais chaque semestre ou trimestre, parfois toutes les six semaines ou même tous les quinze jours, il est évalué d’après ses compositions, exercices, interrogations, avec tant de points pour chacune de ses valeurs