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III
AVANT-PROPOS


« nément autour d’un intérêt commun ». Très probablement — et nous pouvons en juger par deux études de plan, provisoires sans doute, mais dont les idées étaient arrêtées depuis longtemps — M. Taine eût d’abord décrit cette législation, défini ses principes et ses caractères généraux. Il voulait la montrer de plus en plus systématique, hostile de parti pris à l’endroit des entreprises collectives, considérant les corps secondaires non comme des « organes distincts, spéciaux », doués de vie indépendante, « entretenus et stimulés par l’initiative des individus », mais comme des agents de l’État « qui les fabrique sur un type commun, leur imposant leur forme et leur prescrivant leur œuvre ». — Cela fait, ce défaut signalé, l’auteur énumérait les conséquences, le corps social altéré, « non seulement dans ses proportions, mais dans sa texture intime », l’affaiblissement des tendances par lesquelles les individus s’agrègent en groupes de durée plus longue qu’eux-mêmes, chacun d’eux réduit à sa propre personne, son instinct égoïste développé pendant que s’atrophie son instinct social, son imagination quotidienne bornée à des buts viagers, son incapacité politique faute