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Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 11, 1904.djvu/7

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IV
AVANT-PROPOS


« de sphères d’action où il puisse faire son apprentissage, proportionnées à son expérience et à ses facultés », son étiolement dans le désœuvrement et l’ennui de la province française ou sa soif de plaisir et de succès personnel, — en somme, un appauvrissement organique de toutes les facultés de cohésion, aboutissant à la destruction des centres de groupement naturels et, par suite, à l’instabilité politique[1].

Restait une association d’espèce particulière, la plus spontanée, la plus vivace de toutes, si ancienne que toutes les autres dérivent d’elle, si nécessaire que, lorsqu’on l’attaque, on voit dépérir et diminuer la substance même du corps social. — Sur la nature de la Famille, sur ses origines profondes et physiologiques, sur son rôle essentiel qui est de prolonger et de « perpétuer l’individu » en lui présentant « le seul remède à la Mort », sur sa constitution primitive chez les hommes de notre race, sur son organisation et son développement historique « autour du foyer », sur la nécessité, pour qu’elle subsiste et continue, d’assurer la durée

  1. Sur quelques-unes de ces idées déjà indiquées, voyez tome IX.