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VI
AVANT-PROPOS


« au mariage », pesé les motifs qui, en général, l’affaiblissent ou la fortifient, cherché ceux qui sont absents et présents en France. Selon lui, « l’idéal sain pour un jeune homme est de fonder une famille, une maison de durée indéfinie, de créer et de gouverner ». Pourquoi, dans la France moderne, songe-t-il d’abord « à s’amuser et à primer dans sa carrière » ? Pourquoi voit-il le mariage « sans enthousiasme, comme une fin, un rangement, et non pas comme un commencement, l’entrée de la vraie carrière, en lui subordonnant les autres, en les regardant, pécuniaires et professionnelles, comme des auxiliaires et des moyens » ? — Après la tendance au mariage, la tendance à la paternité ». Comment la famille rétrécie se replie-t-elle sur elle-même ? Comment les autres intérêts manquant, maison, domaine, atelier, œuvres locales durables, tout le cœur, indifférent maintenant à la postérité invisible, vient-il se reporter sur les enfants visibles » ? Dans un pays où les débouchés manquent, où les carrières sont encombrées, quels sont les effets de cette « paidolâtrie », et, pour résumer en un mot, de quelle façon le système