(ce que l’on pourrait faire encore auiourd’huy) par stades, pas et pieds, et non point par degrez, comme nous faisons, ainsi qu’afferment Pline, Strabon, et les autres. Mais Ptolemée[1] inuenta depuis les degrez, pour mesurer la terre et l’eau ensemble, qui autrement n’estoyent ensemble mesurables, et est beaucoup plus aysé. Ptolemée donc a compassé l’uniuers par degrez, où, tant en longueur que largeur, se trouuent trois cens soixante, et en chacun degré septante mille, qui vallent dix sept lieues et demye, comme i’ay peu entêdre de noz Pilotes, fort expers en l’art de nauiguer. Ainsi cest uniuers ayant le ciel et les elements en sa circonference, contiêt ces trois cens soixante degrez, egalez par douze signes, dont un chacun a trente degrez : car douze fois trente font trois cens soixante iustement. Diuision du degré. Un degré contient soixante minutes, une minute soixante tierces, une tierce soixante quartes, une quarte soixante quintes, iusques à soixante dixiesmes. Car les proportions du ciel se peuuent partir en autant de parties, que nous auons icy dit. Donc par les degrez, on trouue la longitude, latitude, et distance des lieux. Côme se peut congnoistre latitude, lôgitude et distâce des lieux. La latitude depuis la ligne en deça iusques à nostre pole, où il y a nonâte degrez et autant delà, la longitude prise depuis les Isles Fortunées au Leuàt. Pourquoy ie dis pour côclusion que le Pilotte qui voudra nauiguer, doit côsiderer trois choses ; la premiere en quelle hauteur de
- ↑ Sur Ptolémée et ses découvertes, on peut consulter Halma. Edition de l’Almageste. — Montucla. Histoire des mathématiques. — La Place. Mécanique céleste. — Humboldt. Cosmos. T. 11.