Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/512

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dinairement mange la balene, n’est plus gros que noz carpes, chose quasi incredibile pour le respect de sa grandeur et grosseur. La raison est, ainsi que veulêt aucuns que la balene ayant le gosier trop estroit en proportion du corps, ne peut deuorer plus grâd morceau. Qui est un secret encor admirable, duquel les anciês ne se sont oncques auisez, voire ny les modernes, quoy qu’ils ayêt traité des poissons. La femelle ne fait iamais qu’un petit à la fois, lequel elle met hors comme un animât terrestre sans œuf, ainsi que les autres poissons ouiperes. Et qui est encores plus admirable, elle allaitte son petit après estre dehors : et pour ce elle porte mammelles au ventre soubs le nombril : ce que ne fait autre[1] poisson quelconque, soit de marine ou d’eau douce, sinô le loup. Ce que mesmement tesmoigne Pline. Rencontre d’une balene dangereuse sus la mer. Ceste baleine est fort dangereuse sus la mer, pour la rencontre, ainsi que bien scauent les Bayonnois[2] pour l’auoir expérimenté, car ils sont coustumiers d’en prendre. A ce propos, lors que nous estiôs en l’Amérique, le batteau de quelque marchât qui passoit d’une terre à l’autre pour sa traffique, ou autre négoce, fut renuersé et mis à sac, et tout ce qui estoit dedàs, par la rencôtre d’une balene, qui le toucha de sa queue. En ce mesme

    presque microscopique, de l’ordre des branchiopodes, qui se développe en prodigieuse abondance. Les longues bandes rouges qui sillonnent l’Océan glacial proviennent des myriades de ces animalcules, dont la quantité semble demeurer toujours la même, malgré la consommation qu’en font leurs ennemis.

  1. Erreur : tous les cétacés nourrissent ainsi leurs petits.
  2. Voir Thevet. Cosm. univ. P. 1017.