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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/108

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Loer assez je ne la puis.
Sans soupirs, regrets et clamours
Non porroient ceulx, qui au puis[1]
Servent le gay prince d’amours ;
Car vraiement toutes les flours
Avoit en son jardin joly,
Dont les beaux dictiers longs et cours
Fait-on en langage poly.


Aux estrangiers povons la feste
Faire de la vaillant Christine,
Dont la vertu est manifeste
En lettre et en langue latine ;
Et ne devons pas soubs courtines
Mettre ses œuvres et ses dis,
Affin que, se mort encourtine
Le corps, son nom dure toudis.


Froissart scavoit bien le pratique
De bien dicter, ou ils me mentent.
La mort Machaut, grant rhétorique.
Les facteurs amoureux lamentent.
Les aultres d’Alain se démentent,
Car il a le mieux baladé.
Aultres pour Castel se démentent.
Pour Nesson et pour Mercadé.


De baladans et de rimans,
D’ungs et d’aultres parler peut-on,

  1. Voyez sur les Puys d’amours les discussions de Franc-Vouloir et de son adversaire, advocat de Male-Bouche. (Champion des Dames, ms. fo 27.)