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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/110

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vrages embrassèrent pourtant la poésie et la morale, l’histoire et la politique de son époque ; femme unique sans contredit, au moins pour avoir combattu avec le chancelier Gerson l’influence funeste du Roman de la Rose, en attendant qu’elle put célébrer dans Jeanne d’Arc l’héroïne de son sexe et la libératrice de la France. Célébrée par un contemporain quelques années après sa mort, comme elle devait l’être au XVIIe siècle par le fameux Gabriel Naudé, elle semble désormais vengée de l’oubli, qu’une coupable indifférence a laissé peser trop long-temps sur nos plus belles gloires du moyen âge.

11 ne reste donc plus qu’à soumettre l’ancienne renommée de Christine au contrôle de la critique moderne, et à juger ses écrits dans leur valeur réelle et absolue, indépendamment de la longue faveur dont ils ont joui, ou de l’injuste oubli dont plus tard ils ont été victimes. Telle est l’appréciation dont nous avons cherché les élémens dans les textes manuscrits de Christine ; nous en indiquerons les principaux, afin que chacun puisse contrôler lui-même notre propre travail.