commencement du second feuillet a escript pour ce le dit, etc., donné par la dite Christine à monseigneur, et prisé 50 sois tournois. » (Le Laboureur, Histoire de Charles VI, t. 1er p. 77.)
Christine avait commencé sa réputation par des morceaux
de poésie légère, ballades, lais et dittiés. La plupart
sont adressés à des amis ou aux membres de la
famille royale, à la reine Isabelle et aux ducs de Berry,
de Bourgogne, d’Orléans ; mais nous citerons de préférence
le rondeau suivant, qu’elle composa après la
mort de son père, et qui rappelle la douce mélancolie
des chansons du prisonnier d’Azincourt :
Com turtre suis sanz per, toute seulète,
Et com brebis sanz pastour esgarée ;
Car par la mort fus jadis séparée
De mon doulz per, qu’à toute heure regraitte.
Il y a .VII. ans que le perdi, lassète ;
Mieulx me voulsist estre lors entérée.
Com turtre sui !
Car depuis lors en dueil et en souffrète,
El en meschief très grief suis demeurée ;
Ne n’ay espoir, tant rom j’are durée,