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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/116

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Ainsi fina de resver.
Tout nuit ensi fait maintien,
Sanz autrement soy desriver ;
Et certes le doulz m’aime bien !

Princes d’amour me fait desver,
Quant il me dit qu’il est tout mien.
De doulcour me fera crever ;
Et certes le doulz m’aime bien !

Tel est le genre de poésies légères dont Christine de Pisan avait composé plusieurs recueils. L’un d’eux se trouve indiqué comme il suit dans l’inventaire déjà cité des manuscrits du duc de Berry, oncle de Charles VI :

« Un livre compilé de plusieurs ballades et ditiéz, fait et composé par damoiselle Christine (de Pizan), escript de lettre de court, bien historié ; lequel livre monseigneur a acheté de la dite damoiselle deux cens escus. Prisé 40 livres parisis. » ( Le Laboureur, Histoire de Charles VI, t. Ier, p. 82.)

Un dernier rondeau nous rappellera le débat littéraire contre le Roman de la Rose, où Christine eut pour auxiliaire le chancelier Gerson. C’est en 1401 qu’elle engagea cette lutte en l’honneur de son sexe et de la morale, par une lettre adressée à Isabelle de Bavière, reine de France, dont elle était alors la chambrière :

Mon chier seigneur, soiez de ma partie :
Assaillé m’ont à grant guerre desclose
Les aliez du Roman de la Rose,