Aller au contenu

Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou Jugement renvoyé par les Dieux aux Rois de France, pour savoir qui mérite mieux le gouvernement du monde, ou la noblesse, ou la valeur, ou la richesse, ou la sagesse ? » Ce livre a été recommandé par Claude Joly parmi les plus utiles à l'instruction des princes[1], et Gabriel Naudé le cite dans son éloge de Christine. Traduit en prose par Jean Chaperon, qui le dédia à damoiselle Nicole Bataille comme un livre tout instruit de bonnes mœurs, il fut imprimé à Paris en 1549[2].

Christine, inspirée des écrits de Boëce comme le fut tout le moyen âge, composa cet ouvrage au souvenir de la Consolation de la Philosophie. Elle voulait en même temps se dédommager des déplaisirs que lui avaient occasionnés les querelles relatives au Roman de la Rose. Dans la dédicace de son livre, elle raconte l’histoire intime de sa vie, depuis la mort de son époux jusqu’à l’époque où elle écrit. Or, d’après les paroles de l’auteur, cette époque, postérieure au 5 octobre 1402, et par conséquent à la défaite de Bajazet par Tamerlan,

  1. Préface du Codicile d'or, p. 25.
  2. Le Chemin de long Estude de dame Christine de Pise, où est descrit le desbat au parlement de raison pour l’élection du prince digne de gouverner le monde, traduit de langue romanne en prose françoise par Jean Chaperon. Tout par Soulas. A Paris, de l'imprimerie d’Estienne Groulleau, demeurant en la rue Nostre-Dame, à l’enseigne Saint-Jean-Baptiste. 1549. — Voyez aussi Du Verdier, Bibliothèque françoise, p. 165 ; et, à ce sujet, l’erreur de La Croix du Maine, Biblioth. franc., p. 215.