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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/52

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De paix et doulce nourriture,

Et ruer jus (bas) la gent rebelle :

Véez bien chose oultre nature !...


Hée ! quel honneur au féminin

Sexe ! Que Dieu l’ayme il appert !

Quant tout ce grant pueple chenin (parjure),

Par qui tout le pueple ert désert,

Par femrae est sours et recouvert :

Ce que pas hommes fait n’eussent ;

Et les traittres mis à désert,

A peine devant ne le crussent !


Une fillette de .xvi. ans,

N’est-ce pas chose fors nature ?

A qui armes ne sont pesans,

Ains semble que sa norriture

Y soit, tant y ert fort et dure !

Et devant elle vont fuyant

Ses ennemis, ne nul n’y dure.

Elle fait ce, mains yeulx voïant.


Et deulx (deuil) de France descombrant,

En recouvrant chasteaulx et villes.

Jamais force ne fut si grant.

Soient ou à cens ou à miles ;

Et de noz gens preus et abiles

Elle est principal chevetaine (capitaine) :

Tel force n’ot Hector ne Achilles.

Mais tout ce fait, Dieu qui la menne...