Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/98

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prises diverses pièces de vers qui prouvent l’accueil bienveillant dont elle continua de jouir auprès du frère de Charles VI. C’est ce qui nous explique le rondeau qu’elle lui écrivit, au milieu des troubles de l’an 1405, et que nous avons vu en post-scriptum dans sa lettre à Isabelle de Bavière.

La renommée poétique du fils aîné de ce prince, de Charles d’Orléans, qui, fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, charma par des chansons les ennuis de sa captivité, nous paraît devoir se rattacher encore à la lecture des ouvrages de Christine. Plusieurs faits certains font présumer une pareille influence de la part de ce dernier auteur : d’abord la connaissance de ses poésies, à laquelle, dès sa plus tendre enfance, le jeune Charles d’Orléans avait été initié ; ensuite les circonstances qui durent les remettre sous les yeux de ce prince, lorsqu’il eut été amené captif en Angleterre, où les écrits de Christine jouissaient depuis long-temps d’une grande renommée. Nous avons dit, en effet, comment, apportés par le comte de Salisbury à la cour de Richard II, ils furent connus et généreusement appréciés par le successeur de ce prince, Henri IV de Lancastre. Ils continuèrent de rester en faveur auprès de la noblesse d’Angleterre jusqu’au règne d’Edouard IV, et y furent même popularisés, en 1477, par une traduction anglaise. Ainsi le comte Rivers, beau-frère de ce dernier monarque et l’un des nobles personnages du drame de