Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/273

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C’est toujours la même chose.

J’attends qu’il ait fini ; mais il parle toujours : « Je croyais pouvoir me tirer d’embarras, peine perdue ! Jamais je n’ai mendié et je mendie aujourd’hui. »

— C’est bien ! C’est bien ! Nous irons vous voir, dis-je, et je veux m’éloigner. Mais en ce moment je remarque le gamin. Il me regarde avec un air si malheureux ; ses beaux yeux noirs, pleins de larmes et d’espoir ; une goutte claire a coulé et pend au nez et juste à ce moment tombe sur le plancher taché çà et là par la neige du dehors. Le charmant et fatigué visage du gamin, avec ses cheveux blonds frisés en couronne autour de sa tête, contracté par les sanglots qu’il retient !

Les paroles du père sont pour moi une rengaine. Pour lui, c’est la répétition de