Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/64

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était la même. Le propriétaire se laissa évidemment entraîner par la reconstruction de la maison après un incendie ; il a dépensé pour cela tout ce qu’il avait et devint pauvre. Dans cette maison demeurent deux familles étrangères qui n’ont pas de maisons à elles. Le malade qu’on a battu était le chef d’une de ces familles. Il était couché sur des planches disposées entre le poêle et le mur et gémissait. Je me suis approché et je l’ai découvert avec précaution. C’était un paysan d’une quarantaine d’années, fort et robuste, avec une figure injectée de sang et des muscles athlétiques. J’ai commencé à l’interroger, et il me raconta, en s’efforçant de pousser de faibles gémissements, qu’avant-hier ils avaient une réunion, que lui et un autre