Aller au contenu

Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce fut cette harangue, dans laquelle on sentait déjà le tranchant de la hache du 16 octobre, qui obligea le Roi de donner le ministère aux Girondins pour qu’ils ne le prissent pas par une journée révolutionnaire. Ministres, ils avaient continué leur guerre d’embûches et de calomnies contre le Roi, et l’on put croire qu’ils n’étaient entrés dans la place que pour en agrandir les brèches. C’étaient eux qui avaient fait licencier la garde constitutionnelle et fait décréter d’accusation le duc de Brissac, qui la commandait. Un d’entre eux, Servant, qu’ils avaient fait placer au ministère de la guerre, avait proposé à l’Assemblée, sans prendre l’avis du Roi, de placer un camp de vingt mille fédérés dans les environs de Paris : c’était une force révolutionnaire que les Girondins préparaient à l’Assemblée pour abattre la Royauté quand le moment