Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/179

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attendre quelque victime pour la sacrifier !… « Voici un prisonnier que l’on sauve ! » crièrent-ils tous à la fois en me menaçant de leurs sabres…

« L’homme qui me conduisait faisait l’impossible pour les écarter de moi et pour se faire entendre.

« Je vis alors qu’il portait la marque qui distinguait les membres de la Commune de Paris : cette marque lui donnait le droit de se faire écouter : on le laissa parler.

« Il dit que je n’étais pas prisonnière, qu’une circonstance particulière m’avait amenée à la Force, qu’il m’en venait tirer par ordre supérieur, les innocents ne devant pas périr avec les coupables… Cette phrase me fit frémir… ma mère était restée enfermée !… Abîmée dans cette affreuse pensée, je n’entendis plus rien. Cependant ses paroles firent effet sur la multitude, et