Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/195

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notre porte, sans pouvoir la suivre de l’oreille ou des yeux, sans avoir aucun moyen de découvrir si on l’emmenait hors de la prison.

« Vous jugez bien que je ne dormis pas le reste de la nuit : mes inquiétudes prenaient bien souvent le dessus sur ma confiance ; j’attendis avec bien de l’impatience que l’on entrât dans notre chambre à l’heure où l’on apportait notre déjeuner.

« Lorsque l’on vint, nous apprîmes que les passions fermentaient dans Paris depuis la veille au soir, qu’on appréhendait des massacres, que les prisons étaient menacées, et que plusieurs étaient déjà forcées.

« C’est alors que je ne doutai plus que ce fût pour sauver Pauline qu’on me l’avait enlevée, et il ne me resta plus que le regret de ne pas savoir dans quel lieu elle avait été menée. Je voyais clairement le sort qui était