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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/196

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réservé à madame de Lamballe et à moi. Je ne vous dirai pas que je le voyais sans frayeur, mais au moins je supportais cette idée avec résignation. Il me sembla que, s’il y avait des moyens de me sauver des dangers que je prévoyais, je ne les traverserais que par une grande présence d’esprit, et je ne pensai plus à rien qu’à tâcher de la conserver.

« Ce n’était pas une chose facile, car l’extrême agitation de ma malheureuse compagne, les questions continuelles qu’elle m’adressait, ses conjectures effrayantes, me troublaient beaucoup.

« Je tâchai de la rassurer, de la calmer ; mais, voyant que je ne pouvais y réussir, je la priai de vouloir bien ne plus me parler. Nous ne faisions en effet qu’augmenter nos craintes en les échangeant. Je voulus essayer de lire : je pris un livre, puis un autre ; rien