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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/197

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ne pouvait me distraire ; j’en essayai plusieurs, mais je ne pouvais fixer mon attention sur aucun.

« Je me souvins alors que j’avais remarqué mille fois qu’aucune occupation n’absorbait autant les idées que le travail des mains : je pris mon ouvrage. Je travaillai environ deux heures : au bout de ce temps, je me trouvai assez calme pour penser que, dans quelque situation que je me pusse trouver, j’aurais la tranquillité nécessaire pour ne rien dire ou ne rien faire qui fût capable de me nuire.

« Vers l’heure du dîner, on vint prendre ma compagne et moi ; on nous fit descendre dans une petite cour dans laquelle je trouvai plusieurs autres prisonniers et un grand nombre de gens mal mis qui avaient tous l’air féroce ; la plupart étaient ivres.

« Il n’y avait pas longtemps que j’étais