Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/198

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dans cette cour lorsqu’il y entra un homme de beaucoup moins mauvaise mine que ceux qui étaient là ; sa figure paraissait sombre, mais non pas cruelle. Il fit deux ou trois fois le tour de la cour. Au dernier tour, il passa fort près de moi, et, sans tourner la tête de mon côté, il me dit : « Votre fille est sauvée... » Il continua son chemin et sortit de la cour.

« Heureusement l’étonnement, la joie, suspendirent un moment toutes mes facultés, sans quoi je n’aurais pu m’empêcher de parler à cet homme, et, peut-être, de tomber à ses pieds ; mais, lorsque je recouvrai mes forces, je ne le vis plus : ainsi je n’eus pas à contenir l’expression de la reconnaissance qui débordait de mon cœur.

« La certitude que Pauline était en sûreté me remplit d’un nouveau courage, et, me sentant sauvée dans une aussi chère