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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/210

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je me rendis dans mon appartement, et je trouvai un homme de la plus effrayante figure, très-grand et avec une barbe énorme.

« Cet homme me dit que je n’avais aucun risque à courir à Paris et que je pouvais y rester, puisque j’avais été jugée et innocentée ; mais que ma fille, ayant été sauvée de la prison sans passer devant le tribunal, pouvait être reprise d’un moment à l’autre, et reconduite en prison ; qu’il me donnait le conseil de l’enlever de Paris, et le plus tôt possible, de manière que personne ne pût découvrir le lieu de sa retraite. Cela dit, il sortit de la chambre.

« Cet avertissement me jeta dans un trouble horrible. J’envoyai sur-le-champ chercher M. Hardy, à qui je racontai ce qui venait d’arriver. Il fut lui-même étonné de cette marque d’intérêt ; mais il me dit qu’il ne fallait pas balancer un instant à prendre