Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/249

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Un jour, nous crûmes que ces préparatifs allaient nous devenir utiles : la charrette couverte qui emmenait les victimes désignées était à la porte de la maison ; la voix du guichetier nous appelle... nous eûmes un moment de grande terreur. Heureusement que bientôt nous sûmes qu’il était question seulement de transférer ailleurs toutes les femmes prisonnières dans la maison, et que nous faisions par conséquent partie, ma mère, ma sœur et moi, du convoi qui allait partir.

Ainsi, après cinq mois de séjour, il nous fallut quitter cette prison. Nous ne nous en éloignâmes pas sans regret ; nous ne la quittions que pour passer dans une prison nouvelle ; notre captivité changeait de séjour sans finir, et par-dessus tout nous avions la douleur d’être séparées de mon frère, qui devait rester aux Bénédictins anglais.